27 novembre 2007

Les fortifications de Lille et la Visite du centre d’Impression de la Voix du Nord





L’excursion à Lille se déroule en deux groupes, l’un faisant la visite mardi avec Patrick… sous la pluie, l’autre mercredi avec Pierre P. … sous le soleil.

Mardi 15h15 . Monsieur Minolfi nous emmène au Syndicat d’Initiatives de Lille où nous attend une guide fort diserte et fort intéressante.

Nous partons vers la Citadelle (1667-1670), première réalisation de l’architecte et stratège militaire que fut Vauban (Sébastien le Preste de ) et surnommée par lui « la reine des citadelles ». C’est un pentagone régulier. Cinq bastions, cinq demi-lunes que protègent des fossés, autrefois alimentés par la Deule, défendaient une ville dans la ville. Nous allons à pied, sous la pluie, jusqu’à la Porte Royale. Son fronton est un hommage à la gloire de Louis XIV avec blason, couronne, faisceaux, inscription latine …

Notre guide va nous promener en car, sous la pluie, dans Lille nous contant son histoire. Lisle, en flamand Rijsel, est un site, un « castrum » bâti au milieu de la Deule et de marécages. Lille sera au cours des siècles flamande, autrichienne, espagnole, française, subira onze sièges et beaucoup de destructions.

Le ciel devient vite sombre. Dans le vieux Lille, les palais, les maisons bourgeoises sont illuminés et c’est merveilleux. Les murs de pierre ou de brique, les dorures, les décorations cartouches,chérubins masques baroques, volutes, cornes d’abondance, tout est mis en valeur. Seules les maisons non restaurées n’ont pas droit à la lumière !.

Nous arrivons Porte de Gand, érigée en 1620. Sa base est en grès percée de voûtes, au dessus un mur de briques avec cartouches et blason à fleurs de lys et, sur le fronton, une niche vide.

La Porte de Roubaix, vestige de l’enceinte espagnole, fut construite en 1621. Elle a été percée en 1875 pour le passage du tramway. Sa base est aussi en grès surmontée d’un étage en briques. On y retrouve un blason, et, la niche du fronton abrite une « Victoire »

De la Porte de Roubaix à la Porte de Paris, une partie du terrain qui appartenait à l’Armée a été rachetée par la ville pour y construire le grand Centre d’Architecture Moderne, verre, acier, béton, avec l’arrivée du VAL en 1983, du TGV en 1993, de l’Eurostar en 1994 et la construction du Centre d’Affaires et Commercial d’Euralille.

La Porte de Paris a été réalisée à la gloire toujours de Louis XIV par l’architecte lillois Simon Vollant de 1675 à 1695 en commémoration du rattachement de Lille à la France. C’est un véritable arc de triomphe. Sur le fronton on peut voir l’effigie du roi avec, à ses côtés, Mars et Hercule personnifiant la guerre et la force. Au sommet, la « Victoire » semble couronner le roi représenté en effigie.

Le ciel est de plus en plus noir. Nous passons devant la Noble Tour érigée par Philippe le Hardi de 1402 à 1422 . Ce monument est le vestige de la plus haute des tours de l’ancienne enceinte médiévale qui en comptait 65 !. De forme cylindrique et mesurant 14 m de diamètre, la construction alterne briques et pierres de taille sur plusieurs épaisseurs avec des murs épais de 3m. Elle a perdu son toit pointu. Elle abrite aujourd’hui le Mémorial de la Déportation et de la Résistance.

Il est environ 19h. Il est temps de nous rendre au restaurant de l’Hippodrome où nous attend l’apéritif et un excellent repas.

22H Nous arrivons dans la zone industrielle de la Pilaterie à Marcq en Baroeul au Centre d’Impression de la Voix du Nord

Tout commence pour le fleuron de la presse régionale en 1936-1937 lorsque l’édifice appelé l’Echo du Nord est bâti place du Général de Gaulle à Lille. La Voix du Nord voit le jour en 1941, c’est une feuille clandestine. Le quotidien paraît librement le 5 septembre 1944 pour devenir le 2ième quotidien de province et le 1ier groupe de communication au nord de Paris.

C’est un véritable empire. Voici quelques chiffres :
24 éditions “Voix du Nord
5 éditions “Nord Eclair
1 édition “lLittoral”
Plus la « Voix des Sports » fabriqué le dimanche soir, « Dimanche Annonces », fabrication commencée le vendredi soir et reprise le samedi matin. Quant à la revue Télé, seule la couverture est faite par un imprimeur local. Mais la rentabilité du journal est acquise pour 50% par la publicité.

Un petit film nous raconte le trajet des paquets de journaux sortant de l’imprimerie jusqu’aux destinataires. La fabrication commence vers 23h. Ils sont livrés dans les 43 dépôts vers 3h45 et les correspondants peuvent les déposer vers 5h dans les boites aux lettres.

Une boisson nous est offerte avant la visite des différentes salles. Les explications nous sont données par deux jeunes journalistes en stage.(6 années d’études : 4 années à Sciences-PO. Et 2 années à l’école de journalisme).

La visite commence dans le petit Musée où l’on peut découvrir les premières linotypes avec caractères en plomb, utilisées jusqu’en 1970, la première entièrement manuelle et la seconde dont les caractères sont tapés à la machine. Plus moderne, l’ordinateur très gros et très cher à l’époque. La quadrichromie est utilisée dès 1982, bleu primaire, rouge, jaune et noir.

Les plaques et le procédé offset. Les textes, rédigés à Lille, arrivent à l’impression par ordinateur. Ils sont transférés sur les plaques légères d’aluminium suivant le procédé offset plaques installées sur les rotatives 1.800 sont utilisées par nuit, 600.000 par an. Elles sont nettoyées et recyclées.1 tonne d’encre, 1 tonne d’eau et 20 tonnes de papier sont nécessaires par nuit. Autrefois, les caractères en plomb étaient insérés un par un et à l’envers dans de lourdes plaques incurvées avant d’être placées sur les rotatives.

Nous voici dans la salle des nouvelles machines au nombre de trois. La plus moderne pèse 420 tonnes, mesure 24 m de long et 13m de haut. Sa vitesse est de 46km/h. Elle débite 75.000 journaux à l’heure. Nous voyons par endroit des journaux qui dégringolent dans de grands sacs poubelle, quelquefois en grande quantité. Ce sont les éliminés pour défauts. Ils seront recyclés.

Les journaux sont vérifiés dans la salle des contrôles où trois pupitres décèlent les défauts.
1) la tension du papier n’est pas parfaite
2) le dosage encre/eau n’est pas bien équilibré
3)les couleurs sont décalées
Bien sûr, des journaux échappent au contrôle, les défauts se voient surtout dans les couleurs.

Il existe encore une salle de rotatives « Mann » datant de 1982. Elles sont moins performantes et les pupitres de contrôle sont moins perfectionnés.

Les rouleaux de papier sont collés automatiquement dans la salle des robots. 3 rouleaux par machine. Le papier se déroule et le collage se fait automatiquement, en continu.20 à 30 bobines sont collées bout à bout chaque nuit.

La cathédrale ou l’immense hangar est le dépôt des rouleaux de papier. Ceux-ci arrivent de France, de Belgique, des Pays Scandinaves, de Russie, du Canada. Chaque rouleau pèse 1 tonne 5 et fournit 15km de papier. On utilise 26.000 tonnes de papier par an.

Dernière opération : le triage et l’expédition. Le triage est commandé par ordinateur. Les journaux sont empaquetés selon leur destination soit vers les dépôts , soit vers la Poste.
Dans l’entreprise aucune femme ne travaille la nuit.

Nous quittons les locaux de la Voix du Nord vers 12h30 et arrivons à Tourcoing vers 1h du matin

Malgré la pluie l’excursion a été « formidablement » agréable et enrichissante. Nous la devons à Patrick et Pierre P. que nous remercions vivement.
Françoise H.